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  • chantalbielmannjam

Le Noël de Noëlle

Dernière mise à jour : 19 mai 2019


Il était une fois, un soir de 24 décembre, une petite fille de 13 ans qui s’appelait Noëlle. Ses parents l’avaient prénommée ainsi, car ils avaient appris qu’ils allaient être parents un jour de Noël. Leur fille était une vraie bénédiction pour eux qui ne pensaient pas pouvoir avoir d’enfant. Rien d’étonnant si le 25 décembre était le jour de l’année que préférait notre petite héroïne !


Noëlle était bien jolie, bien gentille et d’habitude toujours souriante. Ce soir-là, pourtant, elle ne souriait pas, mais pas du tout. Il était plus de minuit, et le Père Noël n’était toujours pas passé ! Elle avait tendu l’oreille, pris garde de ne pas s’assoupir : elle n’avait rien entendu, pas de chuchotements suspects au salon, aucun pas feutré autour du sapin.

Méfiante, elle décida de se lever et d’aller vérifier de ses propres yeux si son pressentiment était juste. Il n’y avait rien sous le sapin ! Un coup d’oeil derrière le canapé : rien ! Dans la cheminée : rien! Sous la table à manger : rien ! Et peut-être sous le tapis ? RIEN ! RIEN ! RIEN ET ENCORE RIEN !

Quelque chose n’allait pas ! Quelque chose de grave était arrivé au Père Noël ! Mais quoi ? Inquiète, déçue, Noëlle retourna se coucher. Elle dormit mal, d’un sommeil agité. Elle rêva de cadeaux éventrés, de traineaux renversés, de rennes malades, de Père Noël pris en otage et ligoté par des êtres malfaisants... Son imagination travaillait et cherchait une explication à cet étrange événement.


Le lendemain matin, c’est la voix aigüe de sa mère qui la réveilla : « NOËLLE NOËLLE ! Viens vite ! » L’enfant bondit de son lit en jubilant et dévala les escaliers quatre à quatre : les cadeaux étaient enfin arrivés ! AHHHHHH ! Elle savait bien que le Père Noël n’abandonnerait jamais les enfants ! Il avait dû être retardé, voilà tout ! Mais non, il n’en était rien : le salon était toujours désespérément vide ! Il n’y avait aucun cadeau à l’horizon. Sa mère regardait, médusée, l’écran de la télévision ; elle fit signe à sa fille de se rapprocher : « Viens voir ce qu’il y a à la télé ! »

- Flash info : Nous interrompons ce programme pour vous annoncer une terrible nouvelle ; Aucun cadeau n’a été livré dans le monde entier ! Mais que fait le Père Noël ?! Les enfants sont en panique et ne veulent pas se rendre à la raison. Ils fouillent partout, ils ne cessent de courir dans tous les sens, ils pleurent, hurlent, trépignent... C’est une catastrophe in-ter-na- tio-nale !

La déception de Noëlle se transforma alors en colère. De rage, elle fit son sac, emporta quelques biscuits de Noël à la cannelle dont elle bourra ses poches - histoire d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, en cas de petit creux - puis elle claqua la porte d’entrée. Elle était décidée à s’en aller, telle une rebelle, direction le Pôle Nord ! Il fallait que quelqu’un agisse et sauve le Père Noël : ce serait elle !


Après quelques mètres à peine, elle tomba nez à nez avec une espèce de brebis. Cette dernière avait un museau particulièrement rouge que l’on pouvait apercevoir de loin, tant il brillait. Mais qui était cet étrange animal ? Bien qu’elle ne l’ait jamais vu auparavant, il lui rappelait vaguement quelqu’un. Tout à coup, l’animal se mit à parler :

- Salut, Noëlle !

- Elle le regarda avec de grands yeux :

- Mais tu parles ?

- Bien sûr, tu me prends pour qui ? Je suis connu dans le monde entier.

- Mais qui es-tu ?

- Non mais, allô ! C’est Rudi ! Rudolph quoi ! Le renne préféré du Père Noël ! C’est moi qui livre les cadeaux normalement ; il est donc de mon devoir de savoir qui tu es et où tu habites. Tu es d’ailleurs une fille remarquablement rebelle derrière tes airs de petite fille sage. C’est pour cette raison que tu vas m’aider à sauver Noël !

- Qui ? moi ? Oh oui ! J’allais justement partir à la recherche du Père Noël ! Je prends mon overboard, et j’arrive !

- OHOHOHOH ! mais tu n’en as pas besoin, je peux voler ! Allez, monte, et on y va !

- Attends, s’il te plaît, j’aimerais bien faire un selfie avec toi !

- Mais c’est quoi, ça, encore ?

- Elle le regarda avec de grands yeux

- Mais tu ne sais pas ce que c’est qu’un selfie ? Tu sors d’où ? C’est une photo !

- Alors dépêche-toi, on n’a plus beaucoup de temps.

- Ok, viens, on prend un snap, et regarde, avec le filtre de Noël, ça fonctionne parfaitement!

- Trêve de plaisanteries, on s’en va ! dit Rudi, impatienté. On n’a pas que ça à faire !


Noëlle monta sur son dos, s’accrocha à ses oreilles et, avant même d’avoir eu le temps de cligner des yeux, elle se retrouva au Pôle Nord, plus précisément dans le village caché du Père Noël. Seuls les travailleurs de Papa Noël connaissaient l’emplacement du village. Quel privilège ! Contrairement aux habitudes, le village était désert. Pas un bruit, pas une lumière, aucun signe de vie ! Quelle tristesse... Mais où étaient les lutins? Les maisons en pain d’épice ? Les chants de Noël ?

Noëlle ne perdit pas une seule seconde et courut à la recherche des lutins disparus. Eux seuls pouvaient l’aider à retrouver le Père Noël. Elle marcha longtemps, parcourut toutes les rues du village, jusqu’à ce qu’une petite silhouette fonce vers elle: c’était un vieux lutin tout fripé, tout essoufflé, qui s’agitait et s’époumonait :

- Aidez-moi ! Aidez-moi ! Les lutins ont perdu la raison !

- Que s’est-il donc passé ? lui demanda Noëlle.

- Il y a de cela deux mois, un homme bizarre est venu nous rendre visite. C’était le Père Fouettard! Il nous a donné un énoooooorme cadeau. Depuis ce jour, le Père Noël a disparu et les lutins sont devenus fous à lier. Le père Fouettard leur a jeté un sort !

- Minute papillon, quel sort ?

- Je ne sais pas, c’est une musique affreuse qui les a ensorcelés ; elle ne cesse de répéter : « DESPACITO »! Comme je suis à moitié sourd, j’ai été épargné. Mais tous les autres, qui l’ont écoutée, sont comme possédés ! Aidez-moi à mettre fin à cette malédiction !

- Fascotte, biscotte ! C’est un travail pour moi ! dit Noëlle.

Pour se protéger de la musique infernale, la jeune fille prit son téléphone, brancha ses écouteurs, choisit une bonne musique et monta le son jusqu’à ne plus rien entendre autour d’elle. L’ancien l’emmena alors dans une immense pièce où une multitude de lutins dansaient, se déhanchaient et hurlaient à tue-tête : « DESPACITO » ! Ils n’étaient vraiment pas dans leur état normal ! Il fallait les délivrer de cet enchantement coûte que coûte !

La musique semblait provenir d’une boîte à musique posée sur un établi. Noëlle débrancha tout simplement le câble et le rebrancha à son téléphone. Elle choisit un morceau mieux adapté aux circonstances, et c’est ainsi que « Mon beau sapin » retentit dans la salle. Immédiatement, les lutins retrouvèrent leurs esprits, arrêtèrent de danser et, soulagés, sautèrent sur Noëlle pour la remercier :

- Merci, merci ! Nous n’en pouvions plus de nous secouer dans tous les sens sur cette satanée mélodie ! Allons maintenant sauver le Père Noël ! Il est enfermé dans son atelier et ne veut plus en sortir !


En entrant dans la pièce, ils virent un homme avec une longue barbe blanche qui tenait une manette de PS4 dans sa main. Il était tellement maigre, tellement fatigué que ses cernes descendaient jusqu’à sa barbe. Il sentait des pieds et ses yeux étaient tout rouges. Il se retourna, les regarda d’un air fâché et cria : « SORTEZ ! Je dois me concentrer pour faire top 1 sur Fortnite ! »

C’était donc ça qui avait gâché la fête la plus importante de l’année ? Un simple jeu vidéo ? Noëlle, outrée, se mit entre le Père Noël et l’écran, confisqua la manette et dit :

- Mais enfin, Père Noël, que fais-tu ? Nous t’attendons tous pour célébrer le jour le plus important de l’année. Déconnecte-toi de ton jeu et viens nous aider, il faut absolument livrer les cadeaux avant qu’il ne soit trop tard ! Regarde les enfants que tu as laissés sans jouet et sans espoir ! Réveille-toi et connecte-toi au monde réel !

- Oh, mais nous avons encore le temps, nous ne sommes qu’au début décembre !

- Non ! Nous sommes le 25 décembre, il ne te reste que très peu de temps pour livrer les jouets ! Le Père Noël prit soudain conscience de l’ampleur du désastre :

- Oh Misère ! Je suis sincèrement désolé, j’étais tellement pris par mon jeu que je ne me suis pas rendu compte de ce qu’il se passait autour de moi. Vite, dépêchons-nous ! Où est Ru- dolf ! Et mon traineau ! Et mon bonnet !

Tous les lutins se mirent au travail, emballèrent les derniers cadeaux, chargèrent le traineau et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, tout fut prêt pour le départ. Ainsi le Père Noël, un peu honteux, avala son verre de lait, mangea ses biscômes, et... en route pour LA LIVRAISON DES CADEAUUUUX !

Il passa de cheminée en cheminée, avec son fidèle Rudolf, et livra tous les cadeaux avant l’aube.


Au matin du 26 décembre, avec un jour de retard, tous les enfants du monde trouvèrent à leur réveil les plus beaux cadeaux confectionnés depuis des années. Noëlle, qui n’avait pas dormi de la nuit, fut la première à ouvrir ses paquets ! Mais rien n’était plus précieux pour elle que le souvenir de cette folle nuit où elle avait sauvé Noël !

Quant au Père Noël, il s’était rendu compte que les jeux vidéo n’étaient qu’illusion et qu’ils lui avaient fait perdre de vue ce qui lui était le plus cher : le bonheur des enfants. Il remit sa console dans son emballage, ferma la boîte et la rangea dans un placard. Il jura qu’il n’y jouerait plus ! Mais... qui sait s’il a tenu sa promesse ?


Anissa et Luana

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